« 40% des enfants ne sortent pas jouer en plein air » : le constat d’Arthur Jullien, animateur à l’Office Central de la Coopération à l’École (OCCE) est plus préoccupant qu’il n’y paraît.
Marc, notre Animateur Nature, soutient en effet que la pratique de « l’école du dehors » est une question de santé publique : elle augmente les capacités d’apprentissage tout en permettant de mieux connaître et apprécier son territoire.
À l’occasion d’une rencontre qui s’est tenue en début de mois dans le hangar du Conseil Départemental du Gers, plusieurs acteurs de l’environnement gersois ont échangé sur la nécessité, les bénéfices et les moyens de favoriser le contact des enfants et des jeunes avec la nature.
À l’heure du changement climatique, les avantages des cours d’école végétalisées y ont aussi été mis en avant, d’autant que les bâtiments actuels sont davantage conçus pour le confort d’hiver que celui d’été.
Les 26 et 27 septembre derniers a eu lieu la « Visite apprenante » des trois PETRHaute Lande, Pays d’Armagnac et Pays du Val d’Adour, sur le site de Pierre & Terre.
Ces deux journées ont été l’occasion pour les élu·es participant à l’évènement de découvrir les tenants et aboutissants de l’écohabitat et de l’assainissement écologique, pour le bien de leurs Projets de Territoire respectifs.
En effet, les Pôles d’Équilibre Territorial et Rural (PETR) sont des syndicats intercommunaux ayant une cohésion géographique, économique, culturelle ou sociale, à l’échelle d’un bassin de vie ou d’emploi. Leur finalité est de porter un projet de territoire commun, exprimant les intérêts de leurs EPCI adhérents (Établissements Publics de Coopération Intercommunale).
Entre ateliers découverte et visites de maisons, le bilan de ces deux jours s’est avéré extrêmement positif : les participant·es ont été enchanté·es par le lieu de l’écocentre et les nombreuses inspirations qu’ils y ont trouvées.
De la rénovation conduite avec des matériaux biosourcés à la construction bioclimatique, en passant par l’assainissement écologique comme alternative aux fosses septiques très coûteuses, et la redécouverte de la terre comme matériau de construction : les perspectives concrètes se sont révélées tout à fait prometteuses en termes de faisabilité pour l’ensemble des participant·es.
« Cela fait maintenant 10 ans que l’on organise l’opération Croque ton jus sur le site de l’écocentre » rapporte Marc, notre Animateur Nature et Maître composteur attitré.
Pommes, poires, voire coings des jardins et vergers : tout cela est bon à presser, pourvu que leurs arbres soient non traités par la chimie de synthèse.
Cette animation « 100% notre jus » concorde ainsi parfaitement avec les valeurs de consommation locale et durable portées par l’association.
En effet, permettre aux gens de transformer leurs pommes et de repartir avec leur propre jus de fruits n’est pas seulement l’occasion d’un moment de convivialité autour d’un repas partagé : cela renforce aussi leur autonomie et limite le gaspillage.
Peut-être plus important encore, cela contribue à protéger la biodiversité, aujourd’hui en grand péril dans nos campagnes.
Le double jeu du dérèglement climatique et de la chimie agricole en est la principale cause, analyse Marc.
Les pollinisateurs sauvages sont en effet particulièrement touchés par ces deux fléaux, même si cet impact est beaucoup moins médiatisé que celui dont les abeilles domestiques font l’objet. C’est pourtant à eux que l’on doit la plus grosse part du travail de pollinisation.
Partout dans le monde, cette problématique mobilise des initiatives de résolution. Cependant, de la pollinisation manuelle au coton-tige pratiquée en Asie, jusqu’aux drones et cellules électroniques pollinisateurs, il semble judicieux de s’interroger tant sur la viabilité que la durabilité de telles solutions.
Selon Marc, « n’importe quelle technologie ne pourra jamais remplacer ce que la nature fait par elle-même ».
Dans sa bouche, « redonner vie aux pollinisateurs » sonne comme un jeu d’enfant.
Cela s’effectue « en commençant par des petits gestes, chez soi dans son jardin : en lâchant un peu la tondeuse, en plantant des arbres, en favorisant les plantes mellifères, en installant éventuellement des refuges, en créant des zones pour justement accueillir un maximum de ces pollinisateurs divers et variés. »
Ainsi, favoriser la production locale de fruits, à quelque échelle que ce soit, c’est mettre leurs fleurs à disposition des pollinisateurs de tous bords, et donc favoriser la biodiversité. À condition bien sûr de respecter un minimum de règles, à commencer par le fait de s’abstenir de recourir aux produits chimiques.
Cerise sur le gâteau, cultiver ses propres fruits, c’est aussi l’occasion de venir prendre part à l’aventure Croque ton jus : un atelier participatif où chacun contribue à l’élaboration du jus collectif.
Quant à la durabilité de cette réunion, au terme de cette dixième édition organisée sur le site de l’écocentre, elle ne fait, pour Marc, pas l’ombre d’un doute : « Je pense que Croque ton jus a encore une très longue vie devant elle. »
Nous avons eu le plaisir d’accueillir dernièrement Nathanaël Coste pour la diffusion de son dernier film La Théorie du Boxeur, documentaire pédagogique et sensible tourné dans des fermes drômoises confrontées au choc du dérèglement climatique.
La projection a été suivie d’un temps d’échangeentre le réalisateur et les spectateurs présents.
Si la lucidité de mise pourrait porter au désespoir, les initiatives courageuses des hommes et des femmes actrices de l’agriculture nationale ont suscité tant l’admiration que l’empathie du public.
Un fait majeur ressort : notre responsabilité collective à revendiquer des modèles agricoles respectueux des ressources dont ils dépendent intrinsèquement et inévitablement.
Ruth, Assistante sociale et Référente Familles à Pierre & Terre, a chapeauté ateliers parents-enfants et sorties culturelles et nature en familles cet été.
L’occasion pour les participant·es de découvrir le Gers, mais aussi et surtout de passer du bon temps en famille, tout en faisant de nouvelles rencontres.