« Cela fait maintenant 10 ans que l’on organise l’opération Croque ton jus sur le site de l’écocentre » rapporte Marc, notre Animateur Nature et Maître composteur attitré.
Pommes, poires, voire coings des jardins et vergers : tout cela est bon à presser, pourvu que leurs arbres soient non traités par la chimie de synthèse.
Cette animation « 100% notre jus » concorde ainsi parfaitement avec les valeurs de consommation locale et durable portées par l’association.
En effet, permettre aux gens de transformer leurs pommes et de repartir avec leur propre jus de fruits n’est pas seulement l’occasion d’un moment de convivialité autour d’un repas partagé : cela renforce aussi leur autonomie et limite le gaspillage.
Peut-être plus important encore, cela contribue à protéger la biodiversité, aujourd’hui en grand péril dans nos campagnes.
Le double jeu du dérèglement climatique et de la chimie agricole en est la principale cause, analyse Marc.
Les pollinisateurs sauvages sont en effet particulièrement touchés par ces deux fléaux, même si cet impact est beaucoup moins médiatisé que celui dont les abeilles domestiques font l’objet. C’est pourtant à eux que l’on doit la plus grosse part du travail de pollinisation.
Partout dans le monde, cette problématique mobilise des initiatives de résolution. Cependant, de la pollinisation manuelle au coton-tige pratiquée en Asie, jusqu’aux drones et cellules électroniques pollinisateurs, il semble judicieux de s’interroger tant sur la viabilité que la durabilité de telles solutions.
Selon Marc, « n’importe quelle technologie ne pourra jamais remplacer ce que la nature fait par elle-même ».
Dans sa bouche, « redonner vie aux pollinisateurs » sonne comme un jeu d’enfant.
Cela s’effectue « en commençant par des petits gestes, chez soi dans son jardin : en lâchant un peu la tondeuse, en plantant des arbres, en favorisant les plantes mellifères, en installant éventuellement des refuges, en créant des zones pour justement accueillir un maximum de ces pollinisateurs divers et variés. »
Ainsi, favoriser la production locale de fruits, à quelque échelle que ce soit, c’est mettre leurs fleurs à disposition des pollinisateurs de tous bords, et donc favoriser la biodiversité. À condition bien sûr de respecter un minimum de règles, à commencer par le fait de s’abstenir de recourir aux produits chimiques.
Cerise sur le gâteau, cultiver ses propres fruits, c’est aussi l’occasion de venir prendre part à l’aventure Croque ton jus : un atelier participatif où chacun contribue à l’élaboration du jus collectif.
Quant à la durabilité de cette réunion, au terme de cette dixième édition organisée sur le site de l’écocentre, elle ne fait, pour Marc, pas l’ombre d’un doute : « Je pense que Croque ton jus a encore une très longue vie devant elle. »