Avec le soutien de l’Agence de l’Eau Adour Garonne (AEAG), l’Écocentre Pierre & Terre à accompagné techniquement le Collège Saint-Vincent à Hendaye dans son projet d’assainissement écologique.
Aujourd’hui, les 400 élèves et le corps enseignant de l’établissement utilisent les toilettes sèches et urinoirs secs (féminins et masculins) en place depuis mars 2024.
Jocelyne Dimare, Chargée de mission Assainissement à l’AEAG, énonce les enjeux majeurs auxquels ce projet exemplaire vient répondre :
- économie d’eau
- valorisation agronomique locale des urines
Philippe Bancon, Chef d’établissement du Collège Saint-Vincent, nous explique les motivations à l’origine d’un tel projet :
« Devant l’urgence écologique, quand on a dû rénover nos toilettes, on s’est dit qu’il fallait qu’on s’équipe d’un outil qui prépare vraiment les enfants au XXIe siècle, à la question de l’eau, à la question du cycle du vivant, à la question de l’éducation à une certaine sobriété et à une certaine capacité à se réajuster dans la boucle des nutriments et la boucle du vivant.
Ganix Gabières, Adjoint au Marie d’Hendaye, évoque ainsi un « projet éminemment vertueux », s’inscrivant dans un lieu propice à encourager « l’acceptabilité sociale » de ce type d’installations.
En effet, la clé de voûte d’un tel projet se révèle finalement plus culturelle que technique. La résistance collective à la généralisation de tels systèmes d’assainissement ne se justifie à nos yeux d’aucune autre manière.
Cette réalité appelle en conséquent un changement de point de vue sur les excrétas humains, ici perçus non plus comme des déchets, mais comme une ressource venant s’inscrire dans un système d’assainissement circulaire, où la collecte sélective des urines opérée vient fertiliser les parcelles agricoles du territoire. Côté composteur, les neuf tonnes de biodéchets produits chaque année se transforment en cinq tonnes de compost restituables à la Terre.
Et la boucle est bouclée.
Les élèves du Collège Saint-Vincent interrogés se montrent sensibles aux enjeux écologiques que posent les toilettes à eau conventionnelles, et fiers de s’inscrire dans un projet pionnier à l’échelle du pays. Le collège fait en effet partie des premières écoles de France à se doter de toilettes sèches.
Un élève souligne ainsi l’immense quantité d’eau consommée par le collège avant la mise en place de ces nouvelles toilettes (estimée entre 400 000 et 500 000 litres par an, soit 75% de la consommation d’eau totale de l’établissement). Un autre confie « se sentir faire partie de l’écologie de l’école ».
Quant au changement d’habitudes en tant que tel, une élève rapporte : « Au final, c’est la même chose, seulement l’installation est différente ». Une autre affirme avoir trouvé l’usage des ces nouvelles toilettes tout à fait « instinctif » :
« Moi, ça ne m’a rien changé en tout cas. »
Quelle est donc la recette d’une telle réussite ? Christophe, Directeur de Pierre & Terre, livre toutes les clés de toilettes sèches et d’urinoirs secs fonctionnels et confortables :
- un éclairage indirect (empêchant la vue sur les matières et le colonne de chute des toilettes à compost)
- un sens de circulation de l’air adapté (aspiration de l’air intérieur vers le composteur, puis l’extérieur – à la différence de la ventilation au plafond des toilettes à eau)
- un composteur (pour assurer la décomposition des matières des toilettes sèches)
- une cuve de récupération (pour stocker l’urine des urinoirs secs)
Exit la cabane au fond du jardin, la sciure, les feuilles mortes, la corvée quotidienne de vidage du seau et place à la facilité d’utilisation et d’entretien : il existe des modèles pour tous les goûts, des plus simples aux plus élaborés, au design classique ou plus contemporain.
Du côté des urinoirs sans eau, selon la forme et la hauteur de fixation, les modèles s’adaptent à toutes les morphologies.
À présent, à vous de sauter le pas si ce n’est déjà fait !